Touche pas à ma sécu !


Tout le monde a le droit de se soigner.

« Soignez-vous aujourd’hui. Vous ne pourrez peut-être plus le faire demain », voilà ce qu’on peut lire dans les pharmacies.

Ce n’est pas une menace en l’air, les pharmaciens savent de quoi ils parlent. S’ils alertent ainsi leur clientèle, c’est que l’assurance maladie et le système de santé sont gravement en danger.

Xavier Bertrand n’a aucun souci à se faire : il aura toujours les moyens de se soigner. Mais les travailleurs, eux, ont absolument besoin de la Sécurité sociale, instituée en 1945 pour permettre aux pauvres aussi bien qu’aux riches d’accéder aux soins.

• C’est par ce système de solidarité que la maladie n’a plus été un effet inéluctable de la pauvreté et que l’injustice la plus inacceptable qui soit, l’inégalité devant la santé, a pu être réduite,

• mais c’e qu’on oublie de dire, c’est que c’est sur la sécurité sociale qu’a pu s’édifier tout le système de santé français : la médecine du travail, la médecine scolaire, la Protection Maternelle et Infantile, mais aussi la médecine libérale ; l’hôpital public, mais aussi les cliniques privées. C’est cette part de leur salaire que les travailleurs ne perçoivent pas, mais mettent en réserve pour leur protection, qui a permis de financer tous les établissements de soins et toutes les activités de santé.

Or, il est clair que c’est ce système que Nicolas Sarkory et Xavier Bertrand veulent aujourd’hui abattre, parachevant le travail de destruction entrepris leurs prédécesseurs :

• Par la sectorisation :
➢ les ordonnances de 1967 font éclater le régime général en 3 caisses nationales : vieillesse, maladie et famille.
➢ Aux 4 branches qui couvrent actuellement la maladie, la famille, les accidents du travail et les retraites, Nicolas Sarkozy décide d’ajouter une nouvelle branche sous le terme de « cinquième risque » (« risque dépendance » ou encore « risque perte d’autonomie »).
Il s’agit à chaque fois de briser l’unité de la Sécurité sociale en réservant à chaque « risque » un traitement particulier, et en attaquant chaque régime selon un angle particulier (Cf. les retraites).

• Par la fiscalisation : M. Kessler, représentant des assurances privées, voudrait que la CSG (qui est un impôt) « assure le financement intégral de l’assurance maladie ». C’en serait fini de la solidarité ouvrière et ce serait la fiscalisation complète de la Sécu, à la grande satisfaction du patronat qui n’aurait plus de cotisations à payer !

• Par la mise sous tutelle de la Sécurité sociale : captation par l’Etat des ressources de la Sécu et transfert à l’Etat de la gestion de ces ressources.

Pourquoi cette rage à tarir les ressources de la Sécurité sociale ? Pourquoi cette rage à « faire des économies » au préjudice de notre santé ?

Toutes ces manœuvres ont le même but : disloquer la Sécu pour la vendre par lots, en faire une proie facile pour les assurances privées qui rêvent de s’accaparer les cotisations sociales. De plus, le nouveau code de ma mutualité qui transcrit les directives européennes dans le droit français et qui ouvre le secteur à la concurrence contraint les mutuelles à adopter la même logique fibnancière que les assurances capitalistiques.

Alors que le patronat est de plus en plus exonéré du versement de ses cotisations (exonération de «charges» de 32 milliards d'euros en 2007, de 225 milliards en 15 ans !), les travailleurs sont engagés, pour pallier les carences de la Sécu, à recourir à des assurances complémentaires dont ils ne pourront bientôt plus payer le prix.
Ce sera de plus en plus vrai à mesure que prestations de la Sécu et les primes des assurances varieront en proportion inverse.

Le « cinquième risque » est un ballon d'essai pour la mainmise du privé sur le salaire différé et sur le système de santé public. Les cliniques privées bénéficient déjà largement de l’état de carence dans lequel on met l’hôpital public. Xavier Bertrand, en déclarant : «il faut aborder sans tabou la question de la prévoyance individuelle et collective », manifeste clairement son intention de réduire de plus en plus la solidarité nationale, au profit de l’assurance privée.

On ne peut permettre cela !

Il est indispensable de se mobiliser pour défendre la Sécu
.


Dernière minute :

Aujourd'hui, 15 juin 2008, je reçois le mail suivant, que pourtant je n'avais pas sollicité :

"Bonjour,

Aujourd'hui, LaCerise vous propose de découvrir une nouvelle mutuelle de santé pour tous. Devant le recul voire l'absence de protection pour beaucoup d'entre nous, il devient fondamental si on le peut de compléter son assurance maladie par une couverture supplémentaire.

Mais attention ! Il y a beaucoup d'acteurs dans ce domaine et comparer les prix devient un vrai casse-tête, voilà pourquoi LaCerise essaye de faire le tri pour vous.

Nous avons donc sélectionné pour vous la mutuelle Tranquillité Santé, car comme son nom l'indique, ils vous permettent non seulement d'avoir une couverture maximale, mais proposent aussi un tarif très attractif de 14,25 Euros par mois ! Nous ajouterons que 3 mois sont en général offerts.

Quoiqu'il en soit, le devis est gratuit ! Alors pourquoi se priver d'une documentation pour en savoir plus ?
Cliquez-ici pour recevoir la vôtre !"

Autant dire que j'ignore complètement qui se cache derrière "LaCerise", mais il ne faut pas être grand clerc pour y voir des groupes financiers d'assurances privées.

Le constat est clair : c'est sur "le recul voire l'absence de protection" que les groupes privés comptent pour bâtir leur fortune. Ils peuvent faire confiance à Xavier Bertrand : il est des leurs.

La curée a commencé. Il faut sauver la Sécu tant qu'il est encore temps. La meute est déjà là, qui veut forcer la bête !






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