Accès aux soins en "libre service"


Une lettre alarmante.
Comment a -t-on pu en arriver là ?

Bonsoir,


Un témoignage personnel quand à la fermeture des services hospitaliers.


Il y a trois semaines, ma cousine qui habite Chauny, trouve que sa fille de 19 mois n'est pas bien. Elle alerte immédiatement son compagnon et ils se précipitent chez leur médécin de famille à Sinceny. Celui ci leur annonce que Lylou fait une très grave allergie, il lui administre de la cortisone et leur dit d'aller au plus vite dans un service d'urgence pédiatrique. Mon cousin lui demande de faire intervenir les pompiers. Réponse du médecin :"non, ils arriveront trop tard à l'hopital.". Alors qu'ils pensent se rendre aux urgences de Chauny : "non, il n'y a plus de service d'urgence pédiatrique, il faut aller à Laon ou à Saint Quentin, vous roulez le plus vite possible,vous mettez vos warning!"


Vous imaginez ce que peuvent ressentir les parents, il sont partis pour Saint-Quentin, ils ont foncé entre 150 et 200 km heure ! Ma cousine a dû empêcher sa fille de perdre connaissance plusieurs fois sur la route.


Arrivés à Saint Quentin , Lylou a été prise immédiatement en charge par les urgences et se porte désormais très bien. Les médecins ont dit à ses parents qu'ils avaient fait tout ce qu'il fallait, que ne pas aller directement à Saint Quentin aurait été fatal pour Lylou.

Ils leur ont aussi affirmé que c'était au quart d'heure près.


Aucune recherche n'a été faite pour trouver l'origine de l'allergie. On leur a dit : "cela peut se reproduire, si c'est le cas, vous faites la même chose. Ne lui donnez plus les dernieres choses qu'elle a prises."


Imaginons qu'il y ait eu un embouteillage, comme il y en a souvent à l'entrée se Saint Quentin, ma petite cousine ne serait plus là ! Mon cousin a pris de gros risques sur la route.


Au non de quoi des enfants peuvent-ils mourir ? La fermeture des services publics, c'est aussi cela.



Evidemment, ça ne s'invente pas, et c'est dramatique !


Des événements aussi tragiques sont appelés à se reproduire, et leur inévitable multiplication est la conséquence directe de la politique criminelle qui s'obstine à dévaster l'ensemble du système de santé.


Afin de faire des économies, il faudra bientôt se transporter soi-même, et encore n'est-ce là qu'un aspect : pourquoi pas l'auto-prescription, l'auto-administration des soins, bref la santé en libre service ?


Comme le dit fort justement ma correspondante : "la fermeture des services publics, c'est aussi cela", c'est le risque de mort pour les malades, y compris pour les enfants.


Au nom de quoi des enfants peuvent-ils mourir, demande-t-elle alors. Comme le disait Camus, "la mort d'un enfant ne peut être rien d'autre qu'un scandale" mais lorsqu'elle est le résultat d'une politique, c'est un crime.



Retour au sommaire


Retour à l'accueil



Aucun commentaire: