École en péril
La réforme des rythmes scolaires, appliquée partout depuis la rentrée 2014, de gré ou de force, apparaît pour ce qu’elle est :
une vaste entreprise de désorganisation de l’école
où l’on
confie les enfants à n’importe qui pour faire n’importe quoi !
Depuis la rentrée scolaire, les actions se multiplient pour la combattre : occupations d’écoles, appels au boycott de journées d’école, autant d’actions inédites qui montrent à quel point cette réforme a jeté le discrédit sur l’école publique, remise en cause dans ses principes et ses missions essentielles.
· Elle n’est
plus tout à fait publique :
Par le biais des activités périscolaires, de multiples
associations au statut mal défini se sont introduites dans l’école, et de
multiples intervenants sans statut ont été recrutés en toute hâte sans garantie
de compétences, de diplômes et de neutralité.
· Elle n’est
plus totalement gratuite :
Il est fréquemment demandé aux familles une
participation financière pour l’organisation de ces activités.
· Elle n’est
plus entièrement obligatoire :
En raison de leur coût et des difficultés de leur mise
en place, les activités périscolaires sont souvent exceptées de l’obligation
scolaire.
L’école voulue par Peillon – Hamon – Vallaud-Belkacem n’est pas l’école de la République, la même pour tous, un lieu d’étude voué à l’acquisition méthodique des bases du savoir, mais une grande braderie d’activités en kits où règne la plus grande confusion ; c’est une école où l’on brouille les repères et où l’on déplace les enjeux.
Entre les TAP (Temps
d’Activités Périscolaires) et les heures d’enseignement, un journaliste du Monde,
dans l’édition du 19 septembre 2014, établit clairement la hiérarchie :
« A 15 h 30, c’est la fin des cours à l’école (…). Mais pour les enfants, la vraie journée [sic] commence. Après les maths et le français, enfin [re-sic] les ateliers périscolaires. Ils font valser les chaises et se ruent dans la cour de recréation. Là, entre les toboggans et les babyfoots, des animateurs les attrapent au vol. Les élèves nagent, courent, chantent pendant une heure, puis reprennent le chemin de la maison. »
Comment les enfants
pourraient-ils s’y retrouver ? En même temps que l’école est mise en
concurrence avec les loisirs, des maîtres diplômés doivent cohabiter avec des animateurs
recrutés à la va-vite, et parfois par petites annonces : lorsque les
associations ne sont pas en mesure de fournir des titulaires du BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur), on fait appel au
« bon coin » et aux « bonnes volontés » !
…/…
« Hors les murs », ce n’est plus l’École !
Si tout un chacun peut intervenir au sein de l’école publique, il est permis de l’externaliser : les TAP sont alors le prélude à une « école hors les murs ». C’est bien la fin de l’École qui est programmée.
Et l’on découvre, dans le
dernier numéro de son magazine, que le conseil général de l’Aisne subventionne
(42 000€) cette entreprise de dénigrement et de destruction de
l’école : « Hors les murs de leur école, les
classes d’écriture permettent aux élèves de
se réconcilier avec le français (…) Débocamaths propose aux enfants de
pratiquer les mathématiques autrement sans
papier ni crayon et d’utiliser les situations du quotidien pour
raisonner… » !
Une telle
entreprise qui prétend œuvrer pour l’intérêt de l’enfant provoque des
oppositions de plus en plus vives, de la part d’abord de ceux qui sont les plus
proches des enfants et les mieux à même de savoir quel est leur intérêt :
les parents et les enseignants, rejoints par des élus confrontés aux absurdités
d’une réforme de surcroît mal pensée et inapplicable.
Jack Lang lui-même monte au
créneau contre les TAP, affirmant que « l’art et les sports doivent
s’organiser dans le temps scolaire, à l’intérieur de l’école et non pas être
pris en charge par les communes ».
NON à l’école des territoires !
Défendons
l’école de la République !
La désorganisation des écoles, des activités des
enfants, avec les problèmes insolubles de garde posés aux familles, les
inégalités criantes entre écoles et même entre les élèves, tout cela résulte de
cette « réforme des rythmes scolaires ». C’est même l’objectif de la
réforme qui prétend mettre en place une
école des territoires, fondée sur une multitude de « projets éducatifs territoriaux », définis et impulsés par autant de collectivités territoriales.
De nombreuses
municipalités sont entrées en résistance à la rentrée 2014 (Compiègne,
Beauvais… entre autres villes de Picardie). À Saint-Quentin, après avoir
demandé le libre choix des maires concernant les rythmes scolaires et une
compensation financière de l’État, Xavier
Bertrand s’était engagé à ne pas appliquer la réforme si une majorité de
Saint-Quentinois y était hostile, quitte à engager un bras de fer avec le
gouvernement.
Il l’a pourtant
appliquée malgré l’avis défavorable de 87 % des parents consultés, montrant par
là que son refus relevait plus d’une posture politicienne que d’une opposition
de principe.
A Saint-Quentin
le Parti Ouvrier Indépendant a obtenu 521 signatures à la porte de 22 écoles
pour exiger le retrait de la réforme
Peillon.
Il poursuit ce combat sur le même mot d’ordre. Il ne se borne pas à dénoncer l’incompétence du gouvernement socialiste, son impréparation et le manque de moyens ; il ne demande pas une réécriture de la réforme, mais son abandon pur et simple.
Il fera tout pour empêcher que l’on détruise l’École de la République, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Il appelle au rassemblement dans l’unité pour défendre l’école.
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