Participer à la fondation d'un nouveau parti ouvrier.
Si on parle beaucoup aujourd'hui de "refonder la gauche", c'est en raison de la difficulté du "peuple de gauche" à se reconnaître dans les partis existants. Les échecs de la gauche à trois élections successives n'ont fait bien entendu qu'augmenter le malaise. L'élection de Sarkozy, fruit, quoiqu'en en dise, d'une démobilisation importante de l'électorat ouvrier, a porté cette démobilisation à un degré jamais atteint.
L'idéologie dominante n'est pas sans effet sur cet état de choses. On entend dire çà et là que la lutte des classes appartient à un passé révolu et, plus curieusement encore, qu'il n'y a plus d'ouvriers !
La première affirmation n'est pas récente, et elle est récurrente : la classe dominante a toujours nié l'existence des classes sociales. C'est par cette stratégie qu'elle s'est efforcée, entre autres monopoles, de se réserver celui de la conscience de classe, car elle n'a jamais ignoré ni le fait de son existence en tant que classe dominante, ni les conditions de sa domination, ni les effets de cette domination, la seule de ses préoccupations ayant toujours été de la maintenir. Elle a appris de Marx lui-même que "l'idéologie dominante est l'idéologie de la classe dominante" et s'est assurée un tel contrôle sur les médias qu'elle compte bien maintenir sans entraves et pour l'éternité sa domination idéologique.
La seconde affirmation est, de toutes les procédures de mystification, la plus sophistiquée et la plus insidieuse puisqu'elle va jusqu'à priver les ouvriers d'existence en les empêchant de se penser comme ouvriers. Comme disent les philosophes, elle essaie de les rendre étrangers à eux-mêmes en les privant de "l'existence pour soi", degré ultime du processus d'aliénation.
De là une conséquence essentielle : toute entreprise de "refondation de la gauche" qui, au nom de la modernité, prétendrait rejeter dans l'archaïsme la lutte des classes et, sous prétexte d'évolutions sociologiques ou de mutations "sociétales" (sic), remettrait en cause le mouvement ouvrier comme moteur de l'Histoire, participerait de cette entreprise de mystification et d'aliénation que nous venons de dénoncer. Ce n'est pas un moindre paradoxe que de reconnaître que nombre de ces "entreprises-de-refondation-de-la-gauche" participent de cet effort idéologique de la droite pour exclure définitivement le mouvement ouvrier du processus historique. Pour le dire plus simplement, ces "entreprises de refondation de la gauche" sont des entreprises de droite !
L'idéologie dominante n'est pas sans effet sur cet état de choses. On entend dire çà et là que la lutte des classes appartient à un passé révolu et, plus curieusement encore, qu'il n'y a plus d'ouvriers !
La première affirmation n'est pas récente, et elle est récurrente : la classe dominante a toujours nié l'existence des classes sociales. C'est par cette stratégie qu'elle s'est efforcée, entre autres monopoles, de se réserver celui de la conscience de classe, car elle n'a jamais ignoré ni le fait de son existence en tant que classe dominante, ni les conditions de sa domination, ni les effets de cette domination, la seule de ses préoccupations ayant toujours été de la maintenir. Elle a appris de Marx lui-même que "l'idéologie dominante est l'idéologie de la classe dominante" et s'est assurée un tel contrôle sur les médias qu'elle compte bien maintenir sans entraves et pour l'éternité sa domination idéologique.
La seconde affirmation est, de toutes les procédures de mystification, la plus sophistiquée et la plus insidieuse puisqu'elle va jusqu'à priver les ouvriers d'existence en les empêchant de se penser comme ouvriers. Comme disent les philosophes, elle essaie de les rendre étrangers à eux-mêmes en les privant de "l'existence pour soi", degré ultime du processus d'aliénation.
De là une conséquence essentielle : toute entreprise de "refondation de la gauche" qui, au nom de la modernité, prétendrait rejeter dans l'archaïsme la lutte des classes et, sous prétexte d'évolutions sociologiques ou de mutations "sociétales" (sic), remettrait en cause le mouvement ouvrier comme moteur de l'Histoire, participerait de cette entreprise de mystification et d'aliénation que nous venons de dénoncer. Ce n'est pas un moindre paradoxe que de reconnaître que nombre de ces "entreprises-de-refondation-de-la-gauche" participent de cet effort idéologique de la droite pour exclure définitivement le mouvement ouvrier du processus historique. Pour le dire plus simplement, ces "entreprises de refondation de la gauche" sont des entreprises de droite !
Participer à la fondation d'un nouveau parti ouvrier,
c'est le seul moyen véritable d'une "refondation de la gauche"
qui soit assurément de gauche.
c'est le seul moyen véritable d'une "refondation de la gauche"
qui soit assurément de gauche.
Honte à ceux qui essaient de faire accroire aux ouvriers qu'il est honteux d'être ouvrier, ou de se réclamer du mouvement ouvrier ! Honte à tous ceux, et plus encore lorsqu'ils se disent de gauche, qui prétendent qu'il n'y a plus d'ouvriers (ou presque plus), que ceux qui subsistent ne sont que des survivants voués à une prochaine disparition, ou pire encore, les rebuts d'une société qui les a d'ores et déjà, et de manière irrémédiable, rejetés au passé, autrement dit des figures d'un autre âge !
C'est pour dénoncer ces inanités et pour faire un sort à ces entreprises de mystification/récupération de la droite, ou d'une prétendue gauche qui s'est "mondialisée", "FMIsée", "européanisée", "technocratisée", "troisièmevoitisée", que nous voulons créer un parti qui soit à la fois nouveau et ouvrier, moderne et inscrit dans la tradition du mouvement ouvrier, que nous voulons participer à
la fondation d'un nouveau grand parti de la classe ouvrière.
Il y a quelque chose d'exaltant dans cette entreprise, à laquelle nous appelons tous les militants des partis et organisations de gauche, tous les militants syndicalistes, tous les "déçus de la gauche" (j'entends par cette expression tous les hommes et femmes de gauche qu'on a persuadés que gauche et droite, c'était du pareil au même : cela aussi, la droite a tout intérêt à le faire croire), tous les citoyens déterminés à se réapproprier la politique et à réinvestir le champ politique car, parmi ces citoyens, il y a une grande majorité d'ouvriers, c'est-à-dire d'hommes et de femmes souffrant de l'exploitation capitaliste et victimes, à un titre ou à un autre, d'une société de plus en plus inégalitaire, injuste et cynique.
Ces ouvriers ne sont pas seulement ceux qui fréquentent, ou ceux qui désertent les bureaux de vote, ce sont ceux qui manifestent pour défendre leurs emplois, leurs retraites, leurs droirs sociaux, leur droit à la santé, les services publics.
Que l'on comptabilise honnêtement tous ces hommes et ces femmes, tous ces étudiants et ces lycéens, tous ces retraités, tous ces agents des services publics, tous ces employés et salariés du secteur privé qui ont défilé dans les rues sous les gouvernements Juppé, Raffarin, Fillon, et j'en passe, et l'on verra s'il n'y a plus d'ouvriers! On verra si le "mouvement ouvrier est mort" !
Mais la politique, disent tous ces politiciens que je viens de citer, "ne se fait pas dans la rue". C'est au nom de ce fier principe que Raffarin a imposé, contre des millions de manifestants, sa rétroréforme (1) des retraites, que Fillon a imposé sa rétroréforme des régimes spéciaux, que Xavier Bertrand a imposé les franchises médicales, etc., et que Sarkozy scande "des réformes, encore des réformes, toujours plus de réformes", en "sautant comme un cabri", comme aurait dit De Gaulle, alors qu'il pourfendait les zélateurs de l'Europe.
Puisque "la politique ne se fait pas dans la rue", c'est sans doute qu'elle se fait dans les urnes ? "Il faut accélérer le train des réformes; les élections ne changeront rien", disent en coeur Sarkozy, Fillon, et Bertrand après l'échec cinglant de la majorité UMP aux élections municipales, par lesquelles les Français ont exprimé leur refus catégorique de ces rétroréformes (1).
Si la politique ne se fait pas non plus dans les urnes, elle doit au moins s'exprimer par la voix directe du peuple, par le moyen, notamment, du référendum. On a vu ce qu'a fait Sarkozy de la voix du peuple en faisant ratifier honteusement par la voie parlementaire un traité européen rejeté massivement par les Français, par la voie référendaire, justement.
Voilà donc encore pourquoi il faut construire un nouveau parti ouvrier indépendant : pour rappeler que la démocratie est le pouvoir du peuple, et que toutes les actions par lesquelles le peuple affirme et exerce sa souveraineté sont légitimes : du vote à la manifestation, du non à un référendum aux actions pour le faire respecter, également à la grève y compris, quand le faut, à la grève générale. C'est le mouvement ouvrier qui, tout au long de son histoire, a montré sa capacité à user des moyens permettant d'affirmer et de garantir la souveraineté du peuple
En un temps où le pouvoir ne se montre même plus capable de respecter l'esprit d'une constitution qui n'est pourtant pas des plus démocratique, seul un parti ouvrier indépendant peut rendre possible le retour du peuple ouvrier sur le devant de l'Histoire, et de la scène politique.
(1) rétroréforme : néologisme que j'ai déjà proposé pour désigner les réformes rétrogrades et régressives, les réformes à rebours, ou contre-réformes, ayant pour unique objectif de revenir sur les réformes sociales conquises par le mouvement ouvrier, et de les supprimer.
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C'est pour dénoncer ces inanités et pour faire un sort à ces entreprises de mystification/récupération de la droite, ou d'une prétendue gauche qui s'est "mondialisée", "FMIsée", "européanisée", "technocratisée", "troisièmevoitisée", que nous voulons créer un parti qui soit à la fois nouveau et ouvrier, moderne et inscrit dans la tradition du mouvement ouvrier, que nous voulons participer à
la fondation d'un nouveau grand parti de la classe ouvrière.
Il y a quelque chose d'exaltant dans cette entreprise, à laquelle nous appelons tous les militants des partis et organisations de gauche, tous les militants syndicalistes, tous les "déçus de la gauche" (j'entends par cette expression tous les hommes et femmes de gauche qu'on a persuadés que gauche et droite, c'était du pareil au même : cela aussi, la droite a tout intérêt à le faire croire), tous les citoyens déterminés à se réapproprier la politique et à réinvestir le champ politique car, parmi ces citoyens, il y a une grande majorité d'ouvriers, c'est-à-dire d'hommes et de femmes souffrant de l'exploitation capitaliste et victimes, à un titre ou à un autre, d'une société de plus en plus inégalitaire, injuste et cynique.
Ces ouvriers ne sont pas seulement ceux qui fréquentent, ou ceux qui désertent les bureaux de vote, ce sont ceux qui manifestent pour défendre leurs emplois, leurs retraites, leurs droirs sociaux, leur droit à la santé, les services publics.
Que l'on comptabilise honnêtement tous ces hommes et ces femmes, tous ces étudiants et ces lycéens, tous ces retraités, tous ces agents des services publics, tous ces employés et salariés du secteur privé qui ont défilé dans les rues sous les gouvernements Juppé, Raffarin, Fillon, et j'en passe, et l'on verra s'il n'y a plus d'ouvriers! On verra si le "mouvement ouvrier est mort" !
Mais la politique, disent tous ces politiciens que je viens de citer, "ne se fait pas dans la rue". C'est au nom de ce fier principe que Raffarin a imposé, contre des millions de manifestants, sa rétroréforme (1) des retraites, que Fillon a imposé sa rétroréforme des régimes spéciaux, que Xavier Bertrand a imposé les franchises médicales, etc., et que Sarkozy scande "des réformes, encore des réformes, toujours plus de réformes", en "sautant comme un cabri", comme aurait dit De Gaulle, alors qu'il pourfendait les zélateurs de l'Europe.
Puisque "la politique ne se fait pas dans la rue", c'est sans doute qu'elle se fait dans les urnes ? "Il faut accélérer le train des réformes; les élections ne changeront rien", disent en coeur Sarkozy, Fillon, et Bertrand après l'échec cinglant de la majorité UMP aux élections municipales, par lesquelles les Français ont exprimé leur refus catégorique de ces rétroréformes (1).
Si la politique ne se fait pas non plus dans les urnes, elle doit au moins s'exprimer par la voix directe du peuple, par le moyen, notamment, du référendum. On a vu ce qu'a fait Sarkozy de la voix du peuple en faisant ratifier honteusement par la voie parlementaire un traité européen rejeté massivement par les Français, par la voie référendaire, justement.
Voilà donc encore pourquoi il faut construire un nouveau parti ouvrier indépendant : pour rappeler que la démocratie est le pouvoir du peuple, et que toutes les actions par lesquelles le peuple affirme et exerce sa souveraineté sont légitimes : du vote à la manifestation, du non à un référendum aux actions pour le faire respecter, également à la grève y compris, quand le faut, à la grève générale. C'est le mouvement ouvrier qui, tout au long de son histoire, a montré sa capacité à user des moyens permettant d'affirmer et de garantir la souveraineté du peuple
En un temps où le pouvoir ne se montre même plus capable de respecter l'esprit d'une constitution qui n'est pourtant pas des plus démocratique, seul un parti ouvrier indépendant peut rendre possible le retour du peuple ouvrier sur le devant de l'Histoire, et de la scène politique.
(1) rétroréforme : néologisme que j'ai déjà proposé pour désigner les réformes rétrogrades et régressives, les réformes à rebours, ou contre-réformes, ayant pour unique objectif de revenir sur les réformes sociales conquises par le mouvement ouvrier, et de les supprimer.
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